Bienvenue dans cette nouvelle fiche botanique entièrement dédiée à l’ail des ours. C’est LA période pour partir à sa récolte alors n’attendez plus, FONCEZ !
Il vous faudra trouver votre spot à ail des ours. Pour ça, partez à la recherche des sous-bois où il y fait frais et humide. Un petit cours d’eau pas loin est hop le tour peut être joué. Ne comptez pas sur les autres pour qu’ils partagent leurs spots avec vous, c’est en général chasse gardée comme les spots à champignons. Sauf qu’il y a néanmoins un léger hic ! Les cartes de répartition de l’ail des ours n’affichent aucune présence de cette plante sauvage dans le pourtour méditerranéen et dans quelques endroits de France comme le Périgord. Si vous habitez ces coins là de France, laissez tomber vous ne trouverez rien malheureusement !
La période pour la trouver facilement s’étale de février à juillet environ, ça varie comme toutes les plantes en fonction de votre climat et du stade de récolte que vous recherchez. Je rentrerai dans le détail de la récolte dans la « Ce qu’on mange dans l’AIL DES OURS ».
Avec cette plante, ne vous jetez pas sur elle quand vous pensez l’avoir trouvée car les risques de confusion sont présents et importants, veillez donc à bien l’identifier avant de la cueillir. Le risque diminue avec la maturité de la plante. Soyez donc prudent au moment de partir en cueillette.
Un peu d’histoire
Pourquoi appelle-t-on l’ail des ours, ail des ours ?
Quelques théories s’opposent sur le sujet :
- Son nom viendrait du fait que cette plante serait utilisée par les ours à la sortie de l’hiver pour se purger.
- Son nom viendrait des bienfaits qu’elle apporte au début du printemps et qui permettrait d’attaquer le printemps avec la force et la puissance de l’ours.
L’ail des ours était déjà prisé par les peuples celtes et germains en raison de ses propriétés médicinales.
Un peu de botanique
Pénétrons au coeur de cette plante un bref instant et découvrons comment l’identifier.
Le bulbe
Pas de racine pour l’ail des ours mais un bulbe allongé d’où partent 2 à 3 feuilles, il n’y a pas de tige, on dit alors que les feuilles sont radicales.
Les feuilles
Les feuilles sont assez larges, environ 2 à 6 cm et sont longues, de 15 à 25 cm, leur taille grandit avec la croissance de la plante. Une feuille possède un long pétiole. Sur le dessus, elle est brillante, comme vernie alors que sur le dessous, elle est mate.
Les feuilles sont sans poils, on dit qu’elles sont glabres. Les feuilles sont molles.
Autre détail important : les nervures d’une feuille sont toutes convergentes vers la pointe de la feuille, pas de déviation.
La tige
La tige a la particularité d’être de forme triangulaire, sur la longueur, c’est comme un énorme prisme !
Les fleurs
Avant de voir les fleurs apparaître, vous trouverez des boutons floraux parfaits pour de bons pickles mais on en reparlera plus tard. Ces boutons sont emballés dans une seconde peau translucide que l’on appelle une bractée membraneuse ou spathe.
Les fleurs sont blanches, possèdent 6 tépales (pétale et sépale sont identiques) et forment une ombelle à l’extrémité de la tige.
Les fruits
Les fruits ont la forme d’une capsule à 3 boules possédant chacune 1 à 2 graines noires.
Q’est-ce qu’on mange dans l’AIL DES OURS
Il est coutume de dire que pour l’ail des ours, il faut distinguer l’utilisation en remède de l’utilisation en cuisine. Ainsi pour les remèdes, les feuilles se cueillent lorsque les boutons floraux apparaissent car c’est là que les feuilles sont chargées en principes actifs.
Pour un usage en cuisine, les feuilles se ramassent tant qu’il y a des feuilles. Le séchage n’est pas recommandé car les bienfaits disparaissent en séchant sur l’ail des ours.
• Feuilles : mi-février à mi-mai
• Fleurs et boutons floraux : avril à juin
• Fruits : mai à juin
• Graines : juin à juillet
• Bulbes : toute l’année à partir de sa 2ème année
Petit tour des nutriments que l’ail des ours apporte
L’ail des ours apporte :
- Du magnésium
- Du calcium
- Du potassium
- Des Protéines
- De la vitamine C
Pourquoi manger/boire de l’ail des ours ?
L’ail serait bon pour :
- Baisser la tension artérielle en cas de légère hypertension
- Baisser le taux de glycémie des diabétiques
- Baisser le taux de cholestérol dans le sang
- Etre un bon agent anti-infectieux et lutter contre le développement des micro-organismes
- Etre vermifuge et antiparasitaire
- Ses effets antioxydants
- Protéger les cellules du foie
- Lutter contre les verrues en application externe
- Aide à éliminer les toxines par son effet dépuratif
Recettes médicinales et culinaires de l’ail de ours
Avant même de penser à la consommer, veillez à bien laver à l’eau vinaigrée toutes vos feuilles. Le risque de souillure par les animaux est très élevé et il est important de choisir les feuilles les plus hautes avec l’ail des ours. Attention donc à l’échinococcose qui est une maladie provoquée par parasite qui ressemble à un ver plat !
Une fois lavées, il faut bien les sécher, toutes les techniques sont bonnes : essoreuse à salade, séchage des feuilles avec un torchon, séchage à l’air libre après avoir bien étaler vos feuilles (attention les feuilles se flétrissent assez vite une fois cueillies), …
Vous pourrez conserver vos feuilles si vous ne les mangez pas directement ou si vous ne les préparez pas directement, soit en les congelant sous la forme voulue (entières, ciselées, hachées, …) soit en les conservant au frigo comme un bouquet de fleur.
MEDICINALES
Comme d’habitude, des précautions sont à prendre lorsque vous souhaitez prendre des traitements naturels. Ils pourraient entre en contradiction avec vos médicaments et aggraver vos soucis de santé. Il peut également avoir des cas d’allergie donc demandez toujours conseils en cas de doute. Votre santé est précieuse !
- Contre les VERRUES
Préparation : Vous connaissez sûrement cette technique qui est utilisée avec d’autres plantes. Couper une tranche du bulbe à la dimension de la verrue. Appliquer cette tranche sur la verrue et pas ailleurs. Le contact avec la peau saine entraîne des brûlures et tue les cellules comme tous les produits anti-verrues qui existent dans le commerce.
Utilisation : Appliquer la tranche directement au contact avec la verrue. Maintenir avec une compresse ou un bandage toute la journée, plusieurs jours de suite, jusqu’à ce que la verrue ait disparu.
- Contre l’HYPERTENSION, le CHOLESTEROL et les PARASITES
Préparation d’une alcoolature d’ail des ours : Ciseler finement 100 g de plantes entières fraîches (bulbes, feuilles et fleurs), les mettre dans un bocal et recouvrir de 200 mL d’alcool à minimum 55° (ex : rhum). Laisser macérer 3 semaines en secouant le bocal tous les 2 ou 3 jours. Filtrer et conserver dans un bocal, au frais et à l’abri de la lumière.
Utilisation : 30 gouttes trois fois par jour pendant 3 semaines. Cette cure peut être renouvelée si besoin après une pause d’une semaine.
- Pour éliminer les TOXINES
Faites tout simplement une cure de feuilles fraîches au printemps.
EN CUISINE
Diverses recettes
L’ail des ours se consomme un peu à toutes les sauces, seules vos limites culinaires seront le frein à son utilisation en cuisine.
Il se consomme aussi bien cru que cuit donc la porte est ouverte à toutes les recettes.
Les feuilles
- CRUES
- En pesto
- Sauce au yaourt
- Dans une salade
- Dans des sandwiches
- Dans des smoothies
- Dans des jus frais
- Pour parfumer du sel, des huiles et des vinaigres
- En beurre d’ail
- CUITES
- En soupe
- Dans une quiche
- Avec une omelette
- Avec de la viande
- Dans une sauce
- Avec une poêlée de légumes
- …
Les boutons floraux
Il est d’usage de les faire sous forme de pickles. Ils sont donc conservés dans du vinaigre.
Vous pouvez aussi les faire revenir à la poêle dans un peu de beurre, c’est un vrai régal !
Les fleurs
Vous pouvez en faire des beignets ou alors tout simplement les mettre en décoration d’une salade.
Les graines ou les jeunes fruits
Les jeunes graines sont utilisées comme du poivre vert alors que les graines mûres et séchées seront utilisées comme du poivre noir.
Recette du pesto à l’ail des ours
Pour 100 gr d’ail des ours, ajoutez 40 gr de parmesan, 40 gr de pignons de pin ou d’amandes ou de noix, 1 pincée de sel. Faites légèrement griller les pignons de pin ou les amandes ou les noix. Mixez le tout et mettez le mélange dans un pot hermétique. Vous recouvrirez votre mélange d’une fine couche d’huile d’olive pour une meilleure conservation. A consommer rapidement et assurez-vous d’avoir toujours une couche d’huile sur votre mélange au fur et à mesure de la dégustation.
A dégustez sur des tartines de pain, avec des pâtes ou encore avec du fromage frais.
A ne pas confondre avec
Premier critère et non des moindres : toute la plante sent l’ail ! Froissez les feuilles, ça doit sentir l’ail, sans quoi vous pouvez passer votre chemin.
- Le muguet de mai -> TRES TOXIQUE
La feuille possède des caractéristiques inverses à l’ail des ours. Le côté mate est donc dessus et le côté brillant dessous. Les feuilles radicales ne poussent pas séparément mais par deux. Il ne sent pas l’ail.
- L’arum tacheté -> TRES TOXIQUE
Les feuilles possèdent des nervures ramifiées et ont la forme dite en fer de flèche. Il ne sent pas l’ail. Vous avez sûrement déjà croisé ses fruits rouges en grappe lors de vos sorties nature.
- Le colchique d’automne ou crocus d’automne ou safran des prés -> TRES TOXIQUE
Les feuilles sont mates sur le dessus et n’ont pas de pétiole. Il ne sent pas l’ail.
- La scille fausse jacinthe -> TOXIQUE
Les feuilles poussent en touffe et n’ont pas de pétiole. Il ne sent pas l’ail.
Il existe d’autres types d’ails sauvages non toxiques :
- L’ail triquètre
- L’ail victorial
- L’ail noir
Au jardin
Bonne nouvelle pour les jardiniers en herbe. Vous pouvez tenter de planter de l’ail des ours chez vous.
Pour cela, il faut disposer d’une partie très ombragée dans laquelle vous ne parvenez pas à faire pousser grand-chose chez vous. Ça peut être le terrain idéal pour que l’ail des ours s’y sente bien. La terre doit être humide pour reproduire l’environnement naturel dans lequel il a l’habitude de pousser.
A vous de jouer et de tester dans différents coins de votre jardin !
Comme toujours lorsque l’on parle de cueillettes sauvages, ne vous lancez pas si vous n’êtes pas sûr ! Souvenez-vous de ce que je vous disais lors de mes précédents articles botaniques sur le pissenlit et la primevère officinale : « Pas sûr, pas pris ».
Autre règle d’or de la cueillette sauvage, on ne vide pas le lieu dans lequel on se trouve. On prélève avec parcimonie quelques fleurs, quelques feuilles sur des plants différents de manière à ne pas tuer les bulbes.
N’hésitez pas à partager avec nous les recettes que vous avez essayées et celles que vous connaissez ! Nous pourrons ainsi tous profiter des bienfaits de cette fabuleuse plante, l’ail des ours.
Je vous invite également à aller consulter le post entièrement consacré à l’Ail des ours sur notre compte INSTAGRAM @enfantsdelanature :
Quel article complet, j adore l ail des ours dans les omelettes par exemple.
J’ai déjà essayé d.en semer dans mon jardin, ça n à pas marché , sûrement pas assez humide.
Merci beaucoup ! Il va falloir réessayer d’en mettre, c’est tellement bon !
Je ne connaissais pas du tout cette plante, merci pour cette découverte !
La recette de pesto à l’air délicieuse, par contre je ne suis pas certaine de trouver cette plante près de chez (j’habite à la Réunion^^).
Oh l’Ile de Réunion !!!! J’adore !!! Normalement il y en a là-bas aussi mais il faut le trouver, peut-être dans les cirques, là où c’est plus humide ! Je confirme avec l’ail des ours tout est délicieux !
Superbe plante, je l’adore. Avec les bourgeons floraux, je les prépare au vinaigre comme un condiment (comme les cornichons) et c’est excellent – avec une raclette notamment pour les non végan 😊
Bienvenue au club des amoureux de l’ail des ours ! Les pickles de boutons floraux sont excellents, toute la plante l’est, c’est un vrai régal ! Je n’ai jamais essayé en raclette, merci pour l’astuce !
Sympat ! J’ai un méga méga spot d’aulx vers chez moi. J’ai fait le plein ! Super ton article !
Merci beaucoup ! Profitez-en bien !!!!
Super article ! J’en consomme régulièrement, j’ai justement été en cueillir la semaine dernière. C’est merveilleux tout ce que nous offre la nature. J’en mets souvent dans mes jus de légumes que je fais à l’extracteur de jus, je préfère la consommer crue mais je dois avouer que cru ou cuite c’est un délice !
Vous êtes une experte ! Nous sommes fans des jus à l’extracteur nous aussi, il y a tellement de choses à faire en variant la matière première. Je partage totalement : La Nature est si belle et si généreuse !