Cette petite plante, la primevère officinale ou plus communément appelée « coucou » est moins connue que le pissenlit mais reste néanmoins fréquente dans une grande partie de la France.
Vous allez voir qu’elle se reconnaît assez facilement et peut vraiment vous faire plaisir quand vous allez en croiser. Pour ça, il va falloir la croiser tôt après la fin de l’hiver car elle ne fait que passer. Vous pourrez la trouver globalement de février à avril/mai en fonction des régions.
Pour la trouver, chercher des zones ensoleillées ou mi-ombrageuses, la primevère officinale est une plante qui aime la chaleur des rayons du soleil.
Un peu de botanique – Qu’est-ce que la Primevère officinale ou « coucou » ?
La racine
Elles sont disponibles toute l’année car la primevère officinale est une plante vivace.
Les feuilles
Comme le pissenlit, la primevère officinale possède des feuilles disposées en rosette. En rosette ? Imaginez un cercle dont le centre du cercle est le départ des feuilles et du pédoncule.
Les feuilles sont recouvertes de poils fins, courts et souples : on dit alors que les feuilles sont pubescentes.
Les feuilles ont cette forme particulière avec un long pétiole qui s’élargit en un limbe de forme ovale.
Les nervures des feuilles sont très marquées. Si vous prenez une feuille et que vous la regardez par le dessous, vous allez pouvoir constater et toucher les nervures. Les feuilles ont la particularité de se courber vers le dessous comme une nappe tombe sur une table.
Les feuilles ont également une texture assez dure, on parle souvent d’une texture de cuir.
Les feuilles de la primevère officinale ont un limbe (la partie verte de la feuille) qui descend jusqu’au pétiole même si ce n’est pas visible forcement au premier coup d’œil. On pourrait avoir l’impression qu’il s’arrête d’un coup mais non, il y a une mince partie qui descend le long de la nervure centrale.
La hampe florale ou pédoncule
Les fleurs se situent au bout d’une longue tige que l’on appelle, la hampe florale ou encore, comme le pissenlit : pédoncule. La hampe est dépourvue de feuilles et porte la fleur ou une inflorescence (ensemble de fleurs) qui démarre du collet de la racine, de la base de la plante.
Elle se dresse fièrement au milieu des feuilles et possède un fin duvet tout doux.
Les fleurs
Une belle fleur de primevère officinale est composée d’un calice et d’une corolle. La corolle mesure environ 10 à 15 mm.
La corolle est la partie jaune légèrement tachée d’orange qui se repère de loin. La corolle du coucou a une forme de tube qui est en fait les pétales, au nombre de 5, qui sont soudés les uns aux autres.
Le calice correspond à cette peau vert clair velue qui entoure chaque corolle. Ça ressemble à une manche d’une chemise bouffante qui entoure un bras (la corolle). Il s’agit en réalité des 5 sépales qui sont soudés les uns aux autres.
Les fleurs sont disposées en ombelles au bout du pédoncule comme un parasol qui retombe légèrement. Vous entendrez parler aussi de « tomber en trousseau de clé ».
A LA LOUPE
Vous savez peut-être que dans une fleur se trouve le pistil, l’étamine, …
La fleur de primevère officinale possède deux types de fleurs :
- Les unes avec les étamines longues et un style très court qui reste tout au fond du tube.
- Les autres avec, au contraire, les étamines très courtes et le style long.
Et ça sert à quoi me direz-vous ? Ah tout simplement éviter l’autofécondation. Ainsi c’est grâce aux animaux pollinisateurs que la fécondation va avoir lieu. Incroyable, non ? Tout est prévu pour que le brassage génétique est lieu et se fasse correctement.
Qu’est-ce qu’on mange dans la primevère officinale ou « COUCOU«
- LES FLEURS – utilisation médicinale ou en cuisine
Vous pouvez les manger soit telles quelles, elles sont très bonnes soit les cuisiner, voir la partie RECETTES un peu plus bas.
- LES FEUILLES – en cuisine
Les feuilles se mangent telles quelles également mais sont très fortes donc à tester et voyez si vous aimez. Sinon il suffit de les hacher finement et de les ajouter à une salade froide pour apporter un peu de piquant.
- LES RACINES – utilisation médicinale ou en cuisine
La racine possède un goût anisé, elle peut donc s’utiliser comme une épice.
Pourquoi manger/boire du coucou ?
Le nom « officinale » de la primevère n’est pas un hasard. La primevère officinale agit sur les voies respiratoires et la peau. Voyons dans les grandes lignes ce que va pouvoir nous apporter cette chère petite plante :
Les feuilles
Les feuilles de la primevère officinale sont excellentes à manger car elles apportent une bonne dose de vitamine C mais attention de ne pas se gaver car ça donne mal au ventre.
Les racines
- Les racines sont expectorantes grâce aux principes actifs qui favorisent la fluidification du mucus et déclenche le réflexe de toux.
Pour en bénéficier, il est conseillé de prendre des décoctions ou des alcoolatures.
- Elles sont aussi antiseptiques, adoucissantes et anti-démangeaisons en application externe. Elles ont des propriétés reconnues en hygiène buccale.
Pour en bénéficier, il est conseillé d’appliquer des compresses ou des bains de bouche de décoction.
Les fleurs
Les fleurs ont les mêmes propriétés expectorantes que les racines. On les prend en infusion ou sous forme de sirop.
Recettes médicinales et culinaires de la primevère officinale
Attention aux risques d’allergies qui sont avérés avec cette belle plante avec des réactions cutanées pour les usages externes et quelques problèmes intestinaux peuvent subvenir.
MEDICINALES
Décoction de racines de coucou
Préparation : Verser 0,2 à 0,5 g de racines séchées dans 250 mL d’eau froide, porter à ébullition puis laisser reposer 5 minutes à couvert. Il faudra ensuite filtrer la préparation.
Utilisation : À boire dans la journée, en 2 ou 3 fois.
Indications : pour lutter contre les affections respiratoires.
Alcoolature de racines de primevère officinale
Préparation : Prendre une base d’alcool de fruits à 40 % : couper les racines fraîches en petits morceaux. Les mettre dans un bocal et les recouvrir avec l’alcool. Laisser macérer pendant 3 semaines à l’abri de la lumière. Après ce délai, filtrer le tout pressant bien fort la macération pour en extraire le maximum. Verser ensuite le liquide obtenu dans le récipient de votre choix mais assurez-vous que ce dernier soit teinté pour protéger votre alcoolature. Il n’y a plus qu’à étiqueter et à ranger. Votre alcoolature se conservera très bien pendant 5 ans.
Utilisation : 10 à 20 gouttes dans un verre d’eau 3 fois par jour.
Indications : pour lutter contre la toux et l’inflammation des voies respiratoires.
Décoction pour compresse ou bain de bouche de racines
Préparation : Utiliser la recette de la décoction détaillée avant.
Utilisation et indications :
– En compresse : imbiber un linge ou une gaze et appliquer en compresse sur la zone à traiter (contusions, crevasses, écorchures, gerçures, piqûres d’insectes, affections dermatologiques).
– En bain de bouche pour l’hygiène buccale.
Infusion de fleurs de primevère officinale
Verser ½ à 1 L d’eau bouillante sur 1 à 3 cuillères à café de fleurs sèches. Laisser infuser 10 minutes et filtrer. Ajouter un peu de miel pour sucrer le tout. A vous de choisir !
Utilisation : Boire une tasse plusieurs fois par jour.
Indications : À utiliser en cas d’inflammation des voies respiratoires.
Sirop de fleurs de coucou
Préparation : Faire une infusion à partir de 50 g de fleurs fraîches dans ½ L d’eau frémissante, laisser macérer 6 à 12 h. Filtrer. Ajouter 0,9 kg de sucre, porter à ébullition pendant 10 mn. Verser à chaud dans des bouteilles stérilisées et reboucher.
Utilisation : Pour un enfant de 3 à 15 ans : 1 cuillère à café, 3 fois par jour. Pour un adulte : 1 cuillère à soupe, 3 fois par jour.
Indications : En cas de problèmes respiratoires ou de toux.
EN CUISINE avec la primevère officinale ou « coucou »
Recette de crème dessert
Il suffit de mettre quelques fleurs dans du lait et de les laisser infuser. On filtre la préparation une fois que l’infusion est complète et on laisse cuire pour obtenir l’onctuosité choisie. Les fleurs laissent un bon goût de miel à la crème.
Recettes diverses
Vous pouvez faire cuire les feuilles et les mettre dans un velouté par exemple ou encore en ajouter un peu dans une quiche ou une tarte.
Vous pouvez faire revenir les feuilles à la poêle.
Les fleurs peuvent être ajoutées à vos recettes de gâteaux comme de petits trésors à découvrir en le mangeant ou en surface comme décoration.
Vous pouvez faire des beignets avec les fleurs ou avec les feuilles.
A ne pas confondre avec
Primevère des bois ou primevère élevée – risque de confusion le plus élevé
Elle possède des fleurs jaune pâle et plus grande que la primevère officinale. Elle ne possède pas cette petite tâche orangée en son coeur.
Les fleurs sont plus larges, on constate en moyenne des diamètres variant de 15 à 20 mm.
Les fleurs sont moins odorantes que le coucou.
Primevère acaule ou primevère commune (aussi appelée primevère à grandes fleurs)
Elle possède des fleurs plus larges que les deux autres, avec un diamètre allant jusqu’à 30 mm.
Les fleurs ne sont absolument pas disposées de la même façon et ne retombent pas en trousseau de clé comme le fait la primevère officinale.
Le pédoncule est plus court et ne possède qu’une fleur à son extrémité.
Rassurez-vous néanmoins, les deux espèces ci-dessus sont également comestibles mais n’auront pas la saveur de la primevère officinale (coucou), notamment au niveau des fleurs.
Pour les enfants
Je vous propose ci-dessous quelques activités à faire avec vos loulous si vous ne voulez pas les utilisez en cuisine ou pour les bienfaits médicaux.
- Confectionner une balle de coucou en positionnant les ombelles sur une longue ficelle. On serre bien les ombelles sur la ficelle et on vient former une boule en faisant un nœud.
- Faire du land art avec les ombelles et les feuilles en mélangeant les plantes.
- Faire un bouquet pour garnir votre table
- Dessiner la primevère officinale
- Faire un collier ou une couronne de capitules jaunes
Comme toujours lorsque l’on parle de cueillettes sauvages, ne vous lancez pas si vous n’êtes pas sûr ! Souvenez-vous de ce que je vous disais lors de mon premier article botanique sur le pissenlit : « Pas sûr, pas pris ».
Autre règle d’or de la cueillette sauvage, on ne vide pas le lieu dans lequel on se trouve. On prélève avec parcimonie quelques fleurs, quelques feuilles sur des plants différents de manière à ne pas tuer la plante.
N’hésitez pas à partager avec nous les recettes que vous avez essayées et celles que vous connaissez ! Nous pourrons ainsi tous profiter des bienfaits de cette plante, la primevère officinale ou coucou.